LAB de l’ADEC n° 19 – L’importance du choix de l’école catholique n’est plus à démontrer

Chers amis et bienfaiteurs

L’importance du choix de l’é­cole catho­lique n’est plus à démon­trer. Pourtant, cer­tains parents mini­misent encore l’é­tat affli­geant des écoles publiques ou pri­vées sous contrat pour jus­ti­fier leurs réti­cences à envoyer leurs enfants dans des écoles vrai­ment catho­liques. Ils semblent oublier l’a­vi­lis­se­ment intel­lec­tuel et moral qu’ils infligent à ceux dont ils ont la charge devant Dieu.

Lorsque l’on fait le choix d’une école, on ne doit pas se limi­ter à consi­dé­rer ce que l’é­ta­blis­se­ment vous offre comme ser­vices, pres­ta­tions ou conte­nu sco­laire. Il faut aus­si s’in­ter­ro­ger sur ce qu’elle ne donne pas. Autrement dit, si l’on envi­sage de faire le choix d’une école de bonne répu­ta­tion dite « neutre » ou « acon­fes­sion­nelle » ou encore catho­lique dio­cé­saine, il faut bien se rap­pe­ler que l’en­fant ne sera peut-​être pas confron­té à la drogue, à la vio­lence sco­laire, au racket, mais sur­tout qu’il ne rece­vra pas d’é­du­ca­tion reli­gieuse tra­di­tion­nelle, qu’il ne vivra pas dans un milieu où on lui par­le­ra de Dieu et du but de sa vie, qu’il ne sera pas en contact avec des prêtres ou des reli­gieuses en qui il aura confiance, qui lui ensei­gne­ront la vraie doc­trine, qu’il pour­ra admirer.

Un gar­çon et une fille ont besoin de modèles. Or, Dieu se sert des édu­ca­teurs reli­gieux pour gui­der l’en­fant vers Lui et for­ger pro­gres­si­ve­ment un idéal de vie chré­tienne, comme le font aus­si les parents, à la mai­son. Priver l’en­fant d’une édu­ca­tion authen­ti­que­ment catho­lique, c’est iso­ler l’en­fant de Dieu, c’est le sevrer de la nour­ri­ture quo­ti­dienne dont son âme a besoin, c’est assé­cher le che­min de la grâce et rendre bien ardu le com­bat quo­ti­dien de la vie chré­tienne. C’est, enfin, le for­cer à vivre en schi­zo­phrène : chré­tien à la mai­son et gen­til païen à l’école.

Donner à l’en­fant une école catho­lique, c’est lui assu­rer, non pas la tran­quilli­té d’un cocon qui l’empêcherait de connaître la réa­li­té du monde ou de s’y adap­ter un jour, mais les condi­tions d’une édu­ca­tion lucide qui, fai­sant la part de la nature et de la grâce, lui donne les armes de la véri­té avant de l’en­voyer au com­bat, lui fait connaître et aimer le Dieu qui l’a créé et sau­vé, avant de le confron­ter aux inévi­tables oppo­si­tions du monde.

Les écoles tra­di­tion­nelles ne sont pas des nuages roses en ape­san­teur, au-​dessus du réel. Elles sont le lieu de for­ma­tion et d’en­traî­ne­ment à la vie réelle, selon un rythme et des moyens pro­por­tion­nés au déve­lop­pe­ment de l’en­fant. On n’en­voie pas un sol­dat au com­bat sans un mini­mum d’en­traî­ne­ment préa­lable. Et igno­rer la réa­li­té du com­bat moral et intel­lec­tuel contem­po­rain serait la marque d’un aveu­gle­ment cou­pable. D’où la néces­si­té d’une for­ma­tion sco­laire adaptée.

D’autre part, si l’on ne regarde que la répu­ta­tion d’un éta­blis­se­ment, son taux de réus­site au bac­ca­lau­réat ou l’en­ca­dre­ment dis­ci­pli­naire dont il béné­fi­cie, on oublie­ra géné­ra­le­ment de s’in­ter­ro­ger sur la mora­li­té des cama­rades fré­quen­tés à l’é­cole. Quelle est la reli­gion des familles ? Quelle vie morale ont-​elles ? Quels loi­sirs ? Quel mode de vie ? Quelles ami­tiés les enfants vont-​ils pou­voir nouer ? Quelles réfé­rences et quels modèles seront par­ta­gés ? Quant à l’é­cole elle-​même, songe-​t-​on suf­fi­sam­ment que, si elle est en contrat avec l’État, elle est tenue d’ap­pli­quer tous les pro­grammes sco­laires de l’État, avec tout ce que cela signi­fie d’im­mo­ra­li­té (bio­lo­gie, par exemple), d’es­prit révo­lu­tion­naire et de matra­quage intel­lec­tuel sur les idées modernes ? Quelle for­ma­tion phi­lo­so­phique rece­vra l’a­do­les­cent dans une école qui pro­meut le rela­ti­visme, le scep­ti­cisme, l’é­ga­li­té de toutes les opi­nions, mais qui refuse la Vérité ? Comment pré­tendre se for­mer quand la seule phi­lo­so­phie pré­co­ni­sée consiste à se poser des ques­tions aux­quelles cha­cun est invi­té à répondre selon sa conscience, à la lumière de phi­lo­sophes majo­ri­tai­re­ment choi­sis dans la famille des idéalistes ?

Les bonnes écoles catho­liques sont celles qui mettent l’en­fant devant sa fin ultime par un agen­ce­ment har­mo­nieux des pro­grammes, une vie chré­tienne et litur­gique concrè­te­ment vécue dans le cadre sco­laire et contri­buent, dans le pro­lon­ge­ment de l’ac­tion fami­liale, à lui don­ner les moyens intel­lec­tuels, moraux et sacra­men­taux pour déve­lop­per sa foi, son intel­li­gence, sa volon­té et sa sen­si­bi­li­té, toute sa per­son­na­li­té, boni­fiée selon ses capa­ci­tés natu­relles et la grâce que Dieu lui donne. La vie de com­mu­nau­té lui donne en outre le sens de la vie sociale, lui fait pra­ti­quer l’ou­bli et le don de soi, la cha­ri­té fra­ter­nelle, et contri­bue ain­si à cor­ri­ger les ten­dances natu­relles d’un indi­vi­dua­lisme que ren­force l’es­prit moderne.

C’est de cette école dont l’en­fant a besoin. L’Église a reçu cette mis­sion édu­ca­trice et les parents ont le devoir de mettre tout en œuvre pour réus­sir leur mis­sion qui découle de la fin pre­mière de leur mariage, avec l’aide de l’Eglise fidèle à l’en­sei­gne­ment de son divin Maître.

Abbé Philippe Bourrat, Directeur de l’en­sei­gne­ment pour le District de France

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