Présentation du lycée technique Philibert Vrau de Déols (36)

Le lycée professionnel Philibert Vrau : UN PROJET ÉDUCATIF POUR LA MARTINERIE

Le 16 octobre 2012, la béné­dic­tion du pre­mier ate­lier de l’é­cole pri­vée tech­nique P. Vrau donne le coup d’en­voi du pro­jet édu­ca­tif glo­bal de l’é­cole Saint-​Michel sur le site de la Martinerie.

Pour rap­pel, au pro­gramme de ce pro­jet : implan­ta­tion de 250 élèves internes pour le Lycée d’en­sei­gne­ment géné­ral et ouver­ture d’un Lycée pro­fes­sion­nel de 150 élèves avec, à la clé, la dyna­mi­sa­tion de la vie cultu­relle et spor­tive du site ouverte aux acteurs locaux.

En ouvrant ce pre­mier ate­lier, ce nou­vel éta­blis­se­ment pro­fes­sion­nel pro­pose, comme com­men­ce­ment, deux classes de secondes pro en menui­se­rie et en élec­tri­ci­té. L’ouverture des classes sui­vantes se fera pro­gres­si­ment. A court terme, les for­ma­tions de char­pente, plom­be­rie et maçon­ne­rie (res­tau­ra­tion du patri­moin bâti) com­plè­te­ront les métiers du bâtiment.

Pour cette ren­trée, le chef de tra­vaux et un pro­fes­seur en élec­tri­ci­té com­plètent les pro­fes­seurs de l’é­cole Saint-​Michel qui don­ne­ront les cours aux élèves du Lycée pro­fes­sion­nel. D’autres pro­fes­sion­nels inter­vien­dront dans le cou­rant de l’an­née selon leur com­pé­tence. 8 élèves sont ins­crits : débuts modestes mais pro­met­teurs de la confiance faite à ce nou­vel établissement.

Etablissement pri­vé hors contrat comme de nom­breux autres lycées pro­fes­sion­nels de la région, la créa­tion de ce lycée a été faite selon les pro­cé­dures du Rectorat et de l’Académie. Son enre­gis­tre­ment est en cours.

Notre pro­jet est simple : pro­po­ser aux familles des élèves sco­la­ri­sés dans nos écoles une for­ma­tion pro­fes­sion­nelle en conti­nui­té d’es­prit et de pro­jet pédagogique.

L’organisation des cours, le calen­drier des stages, les pro­grammes de for­ma­tion, la liste des inter­ve­nants répondent quant à eux aux attentes des arti­sans qui ont inté­gré notre pro­jet péda­go­gique. Comme le reste de notre pro­jet, cette ouver­ture s’ins­crit volon­tai­re­ment dans une dyna­mique de par­ti­ci­pa­tion à l’é­co­no­mie locale par l’ap­pel tant aux entre­prises locales pour les tra­vaux d’ins­tal­la­tion qu’aux four­nis­seurs de machines et de maté­riaux. L’installation de l’Ecole Saint Michel à La Martinerie et l’ou­ver­ture d’un Lycée pro­fes­sion­nel dès 2012 sont les leviers de la valo­ri­sa­tion immé­diate du site.

Le pro­jet édu­ca­tif de l’Ecole Saint Michel, en par­te­na­riat étroit avec les acteurs locaux, c’est la garan­tie d’un nou­vel élan pour La Martinerie dès 2012.

Qui est Philibert Vrau ?

- Grande figure du patro­nat chré­tien du XIXème, à l’o­ri­gine de la Faculté catho­lique de Lille et de l’ICAM ; c’est lui qui inau­gu­ra la sup­pres­sion du tra­vail de nuit pour les femmes, la limi­ta­tion de la durée quo­ti­dienne de tra­vail à 10 heures.…et lan­ça le mou­ve­ment des caisses de chô­mage et de retraite. Le fil qu’il pro­dui­sait était répu­té pour sa soli­di­té : c’é­tait « le fil au chinois ».

- Déclaré Vénérable par la Sainte Eglise Romaine, son pro­cès de béa­ti­fi­ca­tion est en cours.

Le Lycée P. Vrau en quelques questions-​réponses avec l’abbé Vincent Bétin

Vous diri­gez le pro­jet de créa­tion d’un lycée pro­fes­sion­nel à Châteauroux. S’agit-​il d’une oppor­tu­ni­té ou d’un pro­jet mûri de longue date ?

C’est une oppor­tu­ni­té qui réa­lise un pro­jet réflé­chi depuis long­temps. Comme mes confrères direc­teurs d’é­cole secon­daire, tous les ans je vois par­tir avec peine des élèves qui ne peuvent suivre les filières géné­rales. Au cas par cas, nous avons essayé de trou­ver des solu­tions, contrats d’ap­pren­tis­sage, ouver­ture de classes tech­no­lo­giques en cours par cor­res­pon­dance, mais rien de bien satisfaisant.

Nous avons mené cette réflexion entre confrères et avec des amis arti­sans. Nous avions l’i­dée. C’est l’op­por­tu­ni­té de la reprise du site mili­taire de la Martinerie, à l’est de Châteauroux, qui nous a lais­sé pen­ser que nous pour­rions la réaliser.

Cette base mili­taire bien­tôt désaf­fec­tée, non seule­ment répon­dait par ses bâti­ments dédiés à l’en­sei­gne­ment aux besoins de l’é­cole Saint Michel aujourd’­hui, mais par ses ateliers-​école, vastes et très fonc­tion­nels, nous pro­je­tait immé­dia­te­ment dans la créa­tion de filières techniques.

Par prin­cipe, il sem­blait que créer une filière tech­nique sépa­rée de nos écoles actuelles allait ins­crire ce lycée pro­fes­sion­nel en marge des autres écoles et de l’es­prit que notre Fraternité leur avait don­né : pépi­nière de voca­tions et de familles chrétiennes.

Mais com­ment faire vivre côte à côte, des élèves d’un lycée géné­ral et d’un lycée pro­fes­sion­nel, sans don­ner l’i­dée d’un éli­tisme mal com­pris ? Invraisemblablement et au delà des dif­fi­cul­tés maté­rielles d’ins­tal­la­tion et d’or­ga­ni­sa­tion, l’en­jeu déci­sif de cette créa­tion est de trans­mettre à nos élèves de l’en­sei­gne­ment géné­ral la gran­deur et les valeurs du tra­vail chré­tien et à nos futurs élèves du tech­nique l’a­mour des humanités.

Parce que le lycée pro­fes­sion­nel nous per­met d’a­voir la même influence que celle que nous avons aujourd’­hui dans nos écoles et parce qu’aus­si au terme de cette for­ma­tion, les élèves pour­ront s’ins­tal­ler à leur compte, nous avons rete­nu ce type d’é­ta­blis­se­ment tech­nique. Nous avions la struc­ture et l’ex­pé­rience péda­go­gique, il nous man­quait les com­pé­tences pro­fes­sion­nelles. Les pre­miers arti­sans amis contac­tés ont été enchan­tés par le pro­jet. De connais­sances en recom­man­da­tions, nous avons trou­vé notre chef de tra­vaux, des maîtres de stages, des pro­fes­sion­nels réfé­rents. Aujourd’hui ce sont plu­sieurs dizaines d’ar­ti­sans qui, en plus de leur métier, tra­vaillent sur notre pro­jet. A chaque nou­velle ren­contre, nous avons consta­té le même enthou­siasme, le même désir de trans­mettre leur art. L’éclairage qu’ils nous ont appor­té sur les diverses for­ma­tions, com­pa­gnons ou lycées pro­fes­sion­nels, nous a aidé à construire le pro­jet péda­go­gique et l’or­ga­ni­sa­tion des stages.

Ainsi nous nous sommes don­né 3 objectifs :

• Répondre à l’at­tente des familles et per­mettre aux élèves qui ne peuvent suivre l’en­sei­gne­ment géné­ral de res­ter dans nos écoles

• Répondre à l’at­tente des pro­fes­sion­nels et à leur désir de trans­mettre et de former

• Répondre à l’at­tente de nos écoles et trans­mettre les valeurs chré­tiennes du tra­vail, don­ner les moyens à nos élèves de fon­der une famille chré­tienne et enfin for­mer nos futurs frères

Quelles sont les spé­cia­li­tés pro­fes­sion­nelles pos­sibles dès l’ouverture ? 

Avant de par­ler de spé­cia­li­tés il faut par­ler de spé­ci­fi­ci­té : l’é­cole chré­tienne, c’est une atti­tude morale devant le maître : l’en­fant doit apprendre à apprendre et ain­si rece­voir un héri­tage. C’est pour cela que nous ferons atten­tion à la for­ma­tion chez les pro­fes­sion­nels. Il y aura plus de temps de stage : l’é­lève tra­vaille­ra selon un rythme qui res­sem­ble­ra plus à la for­ma­tion des com­pa­gnons. Pour reve­nir aux spé­cia­li­tés dis­po­nibles dès l’ou­ver­ture, nous ouvri­rons à la ren­trée pro­chaine (1ère quin­zaine d’oc­tobre) la classe de seconde de deux bac pro, « Technicien Menuisier Agenceur », et « Electrotechnique Energie Equipements Communicants ». Notre inten­tion est d’ou­vrir chaque année un niveau de for­ma­tion sup­plé­men­taire. Doivent suivre, selon notre finan­ce­ment, les bac pro « Technicien en ins­tal­la­tion des sys­tèmes éner­gé­tiques et cli­ma­tiques » et « Intervention sur le patri­moine bâti » pour com­plé­ter les métiers du bâti­ment : la demande en a été faite auprès de l’Education Nationale, avec en plus la Boulangerie. Nous espé­rons aus­si mon­ter l’an pro­chain (ren­trée 2013) un lycée agri­cole pour ouvrir la sec­tion jardinier-​paysagiste. Nous envi­sa­geons enfin très sérieu­se­ment une sec­tion char­pente qui fait par­tie des options du bac pro « inter­ven­tion sur le patri­moine bâti ».

Bien sûr au cours de leur for­ma­tion, nous ferons pas­ser à nos élèves le CAP et le BEP, mais notre inten­tion n’est pas de nous limi­ter à ces diplômes.

De quel genre d’a­te­lier les élèves disposeront-ils ? 

Les ate­liers pro­po­se­ront à la ren­trée les machines et outils néces­saire à une pre­mière année. Il fau­dra les déve­lop­per au cours des deux années sui­vantes au fur et à mesure que nous ouvri­rons les classes supé­rieures. Nous avons l’in­ten­tion d’ins­tal­ler des ate­liers péda­go­giques sus­cep­tibles de deve­nir des ate­liers de pro­duc­tion car nous sou­hai­tons for­mer les élèves sur des pro­jets concrets et les mettre dans des situa­tions com­pa­rables à celles de l’en­tre­prise, notam­ment lors de chantiers-école.

Comment qualifiez-​vous les can­di­dats dési­reux de suivre ce cur­sus ? Y‑a-​t-​il quelques tests pratiques ?

Ils se pré­sen­te­ront en fin de troi­sième. Les can­di­dats doivent être volon­taires et aptes à suivre le cur­sus du bac pro­fes­sion­nel. Cette for­ma­tion est exi­geante : elle requiert à la fois des com­pé­tences tech­niques supé­rieures à celles du CAP et du BEP, et des com­pé­tences intel­lec­tuelles suf­fi­santes pour suivre une for­ma­tion géné­rale com­plète. A leur can­di­da­ture, et comme nous le fai­sons pour toute admis­sion dans nos écoles, les futurs élèves devront réus­sir des tests pra­tiques : un stage à l’é­cole Saint-​Michel pour juger l’es­prit et le niveau sco­laire et un stage en entre­prise pour juger le désir et les apti­tudes au métier.

Extrait d’un article paru dans la revue du mou­ve­ment catho­lique des familles

Tous les renseignements sur le projet éducatif

Accès au dos­sier com­plet concer­nant le lycée tech­nique Philipbert Vrau