Communiqué de l’abbé de Cacqueray – Polyeucte à Assise

« Confesser la foi n’est pas de néces­si­té de salut à tout moment, ni en tout lieu ; mais il y a des moments et des endroits où cela est néces­saire : quand par omis­sion de cette confes­sion, on sous­trai­rait à Dieu l’honneur qui lui est dû, ou au pro­chain l’utilité qu’on doit lui pro­cu­rer. » Saint Thomas d’Aquin

Il faut ces­ser de tour­ner autour du pot et de se payer de mots, de se men­tir à soi-​même et de men­tir aux hommes. C’est une trom­pe­rie d’invoquer encore la ver­tu d’obéissance pour deman­der aux catho­liques de se sou­mettre lorsque la Foi Catholique elle-​même se trouve être mise en cause. C’est à l’honneur de Notre Seigneur Jésus-​Christ qu’il faut pen­ser et non pas aux dom­mages que l’on risque de subir soi-​même des paroles que l’on va dire. Il faut faire pas­ser les soins que l’on doit aux âmes scan­da­li­sées avant de son­ger à son confort per­son­nel. La Foi doit être confes­sée coûte que coûte et le devoir de la confes­ser est d’autant plus grave que ce sont les auto­ri­tés elles-​mêmes de l’Eglise qui se trouvent à l’origine de ces ter­rible scandales.

Il est donc lamen­table de cher­cher à se dis­si­mu­ler der­rière des rai­son­ne­ments faux qui essaient de gom­mer et d’effacer les contra­dic­tions évi­dentes qui opposent les agis­se­ments du pape et des évêques actuels avec ceux de tous leurs pré­dé­ces­seurs. Ceux qui s’abritent der­rière d’indignes argu­ties et osent les ensei­gner font le jeu du men­songe. Ils trompent les âmes en matière grave et favo­risent la perte de la Foi. Ils auront à rendre compte de leurs silences et de leurs com­pli­ci­tés coupables.

Les céré­mo­nies inter­re­li­gieuses convo­quées par les der­niers papes pour invi­ter les chefs des dif­fé­rentes reli­gions à prier, cha­cun dans sa reli­gion, pour la paix dans le monde sup­posent une défor­ma­tion et un affai­blis­se­ment affreux de la véri­té de la Foi Catholique. Comment pen­ser que la paix pour­rait pro­ve­nir de ces prières qui sont dites à des dieux qui n’en sont pas mais qui ne sont en réa­li­té que des démons ? Comment esti­mer que la paix puisse avoir lieu hors du seul règne de Notre Seigneur Jésus-Christ ?

Que cette convo­ca­tion soit faite par le vicaire de Jésus-​Christ sur la terre consti­tue une injure insou­te­nable à l’égard de Dieu. Il était encore moins offen­sant pour Notre Seigneur Jésus-​Christ de devoir être cru­ci­fié entre deux voleurs qui ne croyaient pas être des dieux que de devoir sup­por­ter de figu­rer entre des idoles voleuses de ces âmes qu’Il a rache­tées de son sang.

La pers­pec­tive de la réité­ra­tion d’Assise, pour en fêter le vingt-​cinquième anni­ver­saire pose donc à tout catho­lique un cas de conscience évident que per­sonne n’a le droit élu­der. L’obéissance aveugle recom­man­dée par l’abbé Hygonnet de la Fraternité saint Pierre est-​elle catho­lique ? Comment, au nom de l’obéissance au pape, a‑t-​on le droit, non pas de sou­te­nir mais même de gar­der sim­ple­ment le silence en face d’un tel scan­dale ? Non seule­ment, la réunion d’Assise ne doit pas être sou­te­nue mais le silence n’est plus de mise ! Tout catho­lique qui en com­prend la gra­vi­té doit prier pour que cette mau­dite réunion n’ait pas lieu. Tout prêtre qui a la Foi Catholique doit dénon­cer cette abo­mi­na­tion, dût-​il en perdre les murs de sa cha­pelle. Nous sou­hai­tons mais nous n’y croyons plus vrai­ment que quelques prêtres sortent encore de leur silence…

Ne nous trom­pons pas. Nous avons aujourd’hui à choi­sir entre la Foi Catholique et une autre idée qui est irré­con­ci­liable avec cette même Foi Catholique. Il y a d’une part la Foi de saint Polyeucte et de tous les mar­tyrs qui ont été glo­ri­fiés par l’Eglise pour avoir refu­sé de jeter de l‘encens aux idoles, pour les avoir mépri­sées, pour avoir dénon­cé les faux cultes qu’on leur rend, pour avoir péné­tré dans les temples païens et pour avoir bri­sé ces idoles. Et il y a d’autre part, ces réunions inter­re­li­gieuses qui veulent faire pas­ser les reli­gions comme étant toutes res­pec­tables et nour­rissent l’illusion que leurs prières peuvent être fructueuses !

L’idole du Bouddha avait été dépo­sée, en 1986, sur le taber­nacle de l’une des églises d’Assise. Si saint Polyeucte avait été pré­sent à Assise, il l’aurait ren­ver­sée et fou­lée aux pieds [NDLR : lire ICI l’acte V, scéne V de Polyeucte Martyr (Corneille, 1606–1684) ].

Q’est-ce que Jean-​Paul II, celui qui va être béa­ti­fié le pre­mier mai, aurait alors dit à Polyeucte ? Il l’aurait peut-​être livré à la police en tant que per­tur­ba­teur dan­ge­reux et inté­griste du Catholicisme ? Et même si cette impié­té ne se renou­velle pas en octobre pro­chain, qu’est-ce que Benoît XVI trou­ve­rait à répondre aux mar­tyrs pour jus­ti­fier sa convo­ca­tion des fausses reli­gions ? Décidément, cette foire aux reli­gions et cette foi d’Assise, ce n’est vrai­ment pas notre Foi.

Abbé Régis de Cacqueray,
Supérieur du District de France.
Suresnes, le 19 jan­vier 2011

Capucin de Morgon

Le Père Joseph fut ancien­ne­ment l’ab­bé Régis de Cacqueray-​Valménier, FSSPX. Il a été ordon­né dans la FSSPX en 1992 et a exer­cé la charge de Supérieur du District de France durant deux fois six années de 2002 à 2014. Il quitte son poste avec l’ac­cord de ses supé­rieurs le 15 août 2014 pour prendre le che­min du cloître au Couvent Saint François de Morgon.