22 février 2012 – La condamnation de Mgr Williamson annulée en Allemagne

Mgr Richard Williamson

La jus­tice alle­mande a annu­lé, le 22 février 2012, la condam­na­tion pour néga­tion­nisme de Mgr Richard Williamson, en rai­son d’une erreur de procédure.

Le 11 juillet 2011, le tri­bu­nal de grande ins­tance de Ratisbonne avait condam­né, en appel, Mgr Williamson à une amende de 6 500 euros pour avoir nié l´existence des chambres à gaz. Tenus en Allemagne fin 2008, ses pro­pos avaient été dif­fu­sés par la télé­vi­sion sué­doise le 21 jan­vier 2009. Or selon la cour d´appel de Nuremberg, les pro­pos incri­mi­nés ne sont condam­nables qu´en Allemagne et pas en Suède. Le tri­bu­nal s´est appuyé sur le fait qu´au début de la pro­cé­dure, le motif d´accusation ne pré­ci­sait pas que « le conte­nu de l´interview avait été dif­fu­sé en Allemagne, ni où, ni com­ment », alors que la des­crip­tion de son mode de dif­fu­sion dans ce pays était d´une « impor­tance essen­tielle ».

Dans une lettre élec­tro­nique, Mgr Williamson apporte les pré­ci­sions suivantes :

« (…) la Cour d’Appel a décré­té en outre que l’Etat Bavarois doit payer tous les frais de mes pro­cès jusqu’à pré­sent. Honneur à mon avo­cat, le Prof. Dr. Edgar Weiler, dont ils ont repris les argu­ments, à l’abbé Franz Schmidberger qui me l’a pré­sen­té et à Mgr Bernard Fellay qui l’a approu­vé. Toutefois je ne suis pas encore tout à fait inno­cen­té puisque les juges d’Appel ont fon­dé leur déci­sion sur des bases pro­cé­du­rières. Voici leur conclu­sion : ‘Si un acte d’accusation décrit une conduite de l’accusé non punis­sable (jusqu’ici), mais ne pré­cise pas les cir­cons­tances concrètes qui la ren­draient punis­sable, alors faute d’avoir pré­sen­té les faits internes et externes au cas, l’acte ne rem­plit pas sa fonc­tion, expo­sée ci-​dessus, de défi­nir l’action sur laquelle l’accusé est mis en juge­ment. Affaire renvoyée’. 

Selon l’AFP, le par­quet alle­mand devrait rapi­de­ment dépo­ser une nou­velle plainte contre Mgr Williamson, pour les mêmes faits. Mais le pré­lat bri­tan­nique précise :

« en théo­rie, le bureau du Procureur de Ratisbonne pour­rait cor­ri­ger sa pro­cé­dure et redé­mar­rer l’accusation depuis le début. Cependant en pra­tique il pour­ra bien hési­ter car les juges d’Appel ont deman­dé de spé­ci­fier qui exac­te­ment a pu prendre connais­sance des remarques incri­mi­nées, par quels moyens ils en ont pris connais­sance, com­ment exac­te­ment ces remarques étaient aptes à trou­bler la paix en Allemagne, et fina­le­ment com­ment moi-​même j’en aurais approu­vé la publi­ca­tion. (…) Les Procureurs auraient (…) de réelles dif­fi­cul­tés à prou­ver que j’ai vou­lu rendre publiques mes remarques en Allemagne, étant don­né qu’à la der­nière minute de l’entrevue (acces­sible tou­jours sur YouTube) j’ai expres­sé­ment dési­ré le contraire. Aussi est-​il dans les mains de Dieu que l’accusation conti­nue ou pas. » 

Sources : AFP/​KE – du 09/​03/​12

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