L’objectif, c’est l’unité, qui inclut le magistère du Concile – Interview de Mgr Müller à Radio Vatican

Les « groupes qui agissent en marge » de l’Église doivent mettre sous le bois­seau leur résis­tance à s’ou­vrir « avec confiance » à la pro­po­si­tion de récon­ci­lia­tion du Pape Benoît XVI, en pre­nant bien conscience que « l’on ne peut être Catholique que si l’on recon­naît plei­ne­ment la foi de l’Église ».

Des paroles claires, expri­mées lors d’un inter­view à la sec­tion alle­mande des pro­grammes de Radio Vatican, par le nou­veau Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Monseigneur Gerhard Müller.

Interrogé sur les pour­par­lers avec les tra­di­tio­na­listes lefeb­vristes, dans les­quels il va jouer un rôle de pre­mière impor­tance en tant qu’il est éga­le­ment Président de la Commission Pontificale »Ecclesia Dei », l’ex-​évêque de Ratisbonne répond : » L’objectif est tou­jours l’u­ni­té de l’Église et des fidèles avec l’Église. On ne peut être Catholique que si l’on recon­naît plei­ne­ment la foi de l’Église. Ce qui inclut le magis­tère, et dans le magis­tère un rôle par­ti­cu­liè­re­ment revient aus­si au Concile Vatican II ».

Naturellement, les cri­tiques sont nom­breuses en pro­ve­nance de cer­tains milieux du conser­va­tisme ultra-​catholique qui indiquent que le nou­veau pré­fet sym­bo­lise un chan­ge­ment de direc­tion contre la tra­di­tion, et un rap­pro­che­ment sus­pect envers les pro­tes­tants, l’ac­cu­sant de sou­te­nir même des dévia­tions théologiques. 

Mais le pré­lat conti­nue sans crainte et ajoute : « Il est impor­tant de dépas­ser les blocs internes qui existent dans cer­tains des groupes en marge, et de s’ou­vrir avec confiance à notre Saint Père Benoît XVI et à tous ceux qui agissent pour lui. Il ne s’a­git pas de contraindre ou d’o­bli­ger de quelque manière que ce soit les autres, mais il est impor­tant de recon­naître la liber­té de la Foi et la liber­té des enfants de Dieu, mais éga­le­ment la plé­ni­tude de la révé­la­tion de Dieu, confiée à l’Église, et donc à Son magis­tère, pour une inter­pré­ta­tion fidèle. C’est pour­quoi, j’ex­horte de tout mon cœur tous ceux qui ont des dif­fi­cul­tés à avoir confiance et à recher­cher l’u­ni­té de l’Église et la véri­té de la Foi ».

Müller s’ar­rête éga­le­ment sur les rap­ports du dicas­tère gar­dien de l’or­tho­doxie catho­lique avec ceux qui sont cri­tiques envers l’au­to­ri­té ecclé­sias­tique. D’après le néo-​préfet, on peut dia­lo­guer avec eux « uni­que­ment si l’on consi­dère dans sa tota­li­té la recherche de l’Homme vers Dieu et la véri­té. Dieu ne peut jamais être une ques­tion secon­daire. Si nous met­tons au centre de notre réflexion Dieu et Jésus Christ, alors nous pou­vons réduire cer­taines ten­sions dans l’Église. Et cela est vrai aus­si pour les mal­en­ten­dus ».

Le nou­veau pré­fet a les idées très claires sur ce que sera sa nou­velle tâche : « La tâche du Préfet est très claire : aider le magis­tère du Pape, qui est le maître de l’Église uni­ver­selle, confiée à Pierre et aux Apôtres. Nous vivons actuel­le­ment une époque qui n’est pas tou­jours facile et nous souf­frons tous à cause du sécu­la­risme, mais nous ne devons pas oublier la dimen­sion trans­cen­dan­tale, l’o­rien­ta­tion vers Dieu, ni – et pour moi c’est très impor­tant – l’en­ga­ge­ment à déve­lop­per un cli­mat d’es­prit de famille dans toute l’Église, et aus­si ici dans la Curie Romaine, sur­tout dans l’Église de Rome  ».

– Luca Rolandi, de Rome, le 4 juillet 2012 – Traduction par nos soins – Texte sou­li­gné en gras par l’au­teur de l’article