22 juillet 1976

Notification à Mgr Lefebvre de sa suspens a divinis le 22 juillet 1976

Monseigneur,

Le 6 juillet 1976 (Prot. N. 514/​76), le car­di­nal Sebastiano Baggio vous adres­sait une moni­tion for­melle, aux termes de laquelle vous étiez aver­ti que des peines cano­niques vous seraient infli­gées, si une preuve de rési­pis­cence ne par­ve­nait pas à la Congrégation pour les Evêques dans le délai de dix jours qui sui­vrait la récep­tion de la monition.

Attendu que :

d’une part, Mgr le nonce apos­to­lique en Suisse atteste que vous avez eu com­mu­ni­ca­tion, le 11 juillet de la moni­tion for­melle du car­di­nal pré­fet de cette congré­ga­tion, et que vous avez signé un accu­sé de récep­tion en fai­sait foi ;

et que, d’autre part, le délai fixé à dix jours est à pré­sent écou­lé sans que la preuve de rési­pis­cence espé­rée soit par­ve­nue au siège de cette même congrégation ;

en exé­cu­tion des ins­truc­tions lais­sées par le car­di­nal Baggio, actuel­le­ment absent de Rome, j’ai réfé­ré à Sa Sainteté.

Le Saint-​Père m’a confié qu’il avait reçu, de votre part, une lettre datée du 17 juillet. À ses yeux, elle ne sau­rait mal­heu­reu­se­ment être consi­dé­rée, bien au contraire, comme satis­fai­sante ; je puis même vous dire qu’il est très affli­gé de l’attitude mani­fes­tée envers Lui dans cet écrit.

Par consé­quent, le Souverain Pontife Paul VI, en date du 22 juillet 1976 et confor­mé­ment au canon 2227, §1, en ver­tu duquel les peines pou­vant être appli­quées à un évêque lui sont expres­sé­ment réser­vées, vous a infli­gé la sus­pens a divi­nis pré­vue au canon 2279 §2, 2°, et a ordon­né quelle prenne immé­dia­te­ment effet(1).

Le sous­si­gné secré­taire de la Congrégation pour les Evêques a reçu man­dat de vous en don­ner noti­fi­ca­tion par la pré­sente lettre.

Mais c’est, vous le pen­sez bien, avec une grande dou­leur que le Saint-​Père s’est réso­lu à prendre cette mesure dis­ci­pli­naire, en rai­son du scan­dale cau­sé dans le peuple chré­tien par votre obs­ti­na­tion, après tant d’essais fra­ter­nels pour vous détour­ner de l’impasse où vous vous enga­gez. Sa Sainteté garde tou­jours l’espérance que vous vou­drez y réflé­chir encore, et prie Notre-​Seigneur de vous ins­pi­rer la déci­sion de renouer au plus tôt votre com­mu­nion avec Elle.

Cardinal Sebastiano Baggio, pré­fet de la Congrégation pour les évêque.

(1) Note de la rédac­tion de LPL : code de droit canon de 1917